Rencontre avec ...

Nicolas Carreau

Nicolas Carreau

Journaliste, chroniqueur et écrivain

Un papa dentiste, une maman pédiatre, installés tous les deux à Beaupréau, Nicolas Carreau a passé une enfance heureuse dans la maison familiale de la rue des Tourelles, aux côtés de son grand frère Guillaume et de sa petite sœur Camille. Nicolas vit désormais à Paris depuis presque 20 ans, où il pose sa voix chaque matin au micro d’Europe 1 et anime une émission littéraire tous les dimanches. Toujours très attaché à cette terre qui l’a vu grandir, Nicolas garde des liens étroits et beaucoup d’affection avec sa ville natale.

LE MAG | Quels souvenirs gardez-vous de votre enfance à Beaupréau ?

NICOLAS CARREAU | Beaupréau, c’est avant tout notre berceau familial. J’y suis arrivé à l’âge de 4 ans, lorsque mes parents se sont installés pour exercer leur profession. Mes premiers souvenirs d’enfance sont ici et mes racines aussi, puisque ma famille maternelle est belloprataine depuis plusieurs générations (NDLR : le grand-père de Nicolas est le créateur de l’usine de chaussures Humeau-Beaupreau, dirigée désormais par sa cousine et son cousin). J’ai vécu une jeunesse joyeuse, des bancs de l’école maternelle Notre-Dame au Lycée NDBN. Avec mes copains, notre terrain de jeu était le vieux-Beaupréau et notre jardin les coteaux de l’Èvre, du côté du Petit Rocher et de La Roche-Baraton. Adolescent, notre QG s’appelait le bar du Lion d’Or chez JP et je parcourais les petites routes des Mauges au guidon de ma 103. C’était une belle jeunesse mais aussi beaucoup d’ennui, mais un ennui créateur…

LE MAG | Vous sentez-vous encore Bellopratain aujourd’hui ?

NC | Plus que jamais ! À 18 ans, j’ai eu envie de partir vite pour découvrir ailleurs. Aujourd’hui, et depuis que je vis à Paris, je ne me suis jamais autant senti Bellopratain. Cette ville et cette terre des Mauges font partie de moi. Dès que j’en ai l’occasion, j’en parle à l’antenne et je n’hésite pas à en faire référence et montrer mon attachement à ma région. D’ailleurs, dans mon roman Un homme sans histoires, le personnage principal du livre vit à Belprat, dans le département de l’Èvre-et-Maine. Il exerce la profession de comptable chez Pibody, une usine de chaussures, et fréquente le bar du cheval blanc tenu par JD. On aura reconnu. J’avais besoin de faire évoluer mon personnage dans un environnement familier.

LE MAG | Quel regard portez-vous sur la ville ?

NC | J’aime la mentalité des habitants des Mauges. Je la trouve intéressante et peu banale. Ce sont des gens travailleurs, sans histoire et plutôt très accueillants. À Beaupréau, il y a un côté tranquille et reposant. J’y reviens régulièrement. Une grande partie de ma famille y vit encore. Quand je parle de Beaupréau à mes proches, j’hésite entre les qualificatifs petite ville, pour son côté dynamique et prospère, et gros village car tout le monde se connaît. J’avoue que plus les années passent et plus je me sens nostalgique.

LE MAG | Et s’il fallait résumer Beaupréau en 3 mots ?

NC | La Petite Angevine, car c’est un événement iconique. Le parc, très agréable. Forte identité historique. On est élevé dans le mythe des généraux vendéens, mais dans le respect total de la République. Il n’y a pas d’extrême droite rance, pas de royalisme déplacé. Ça crée une identité très intéressante et inédite, à mon avis.