Agriculteur et éleveur de vaches laitières, Arnaud Gachet met en place des actions en faveur de la biodiversité à la ferme de la Petite Bouère, à Jallais. Au détour d'une visite, il nous raconte avec conviction sa manière de lier agriculture et biodiversité.

Quel est votre parcours ?

« Après avoir suivi des études en gestion et protection de la nature, j’ai travaillé en bureau d’études et en collectivité mais je trouvais que je n’avais pas assez d’impact sur l’environnement dans lequel j’évoluais. J’ai donc décidé de rejoindre l’exploitation familiale. Ici, je suis libre de réaliser les actions que je souhaite pour avoir un réel impact».

Concrètement, qu’avez-vous récemment réalisé ?

« Grâce au réseau ARBRE (Agriculteurs Respectueux de la Biodiversité et des Richesses de l’Environnement), nous avons contacté le CPIE Loire Anjou afin de réaliser un inventaire de la biodiversité. Un naturaliste est venu recenser les coccinelles, papillons et autres sauterelles. Ayant connaissance de la biodiversité locale, il a pu observer et remarquer l’absence de certaines espèces normalement présentes et entamer des recherches sur les raisons de ces disparitions ».

Que vous ont apporté ces observations ?

« À la suite de l’inventaire, le CPIE nous a donné quelques pistes d’évolution qui sont parfois très simples à réaliser. Par exemple, laisser une bande enherbée en pied de haie. C’est assez facile à mettre en place et cela laisse un espace refuge pour tous les invertébrés. Avoir de plus petites parcelles favorise la proximité des auxiliaires de culture qui seront utiles en cas d'attaques de ravageurs ».

Vous mettez en place de l’agroforesterie, pouvez-vous nous expliquer en quoi cela consiste ?

« Nous avons planté des lignes d'arbres à l'intérieur des champs, dans cette parcelle de 4,5 ha cela représente 130 arbres. En partenariat avec Mission Bocage, nous avons choisi des essences locales et variées (chêne, pommier, châtaignier, merisier…). Ici, nous sommes sur des parcelles de pâturage, la plus-value sera l’ombrage l’été pour les vaches. Sur une autre parcelle dédiée à la culture, l’objectif est d’avoir des espaces de biodiversité au cœur des champs puisque les arbres sont des lieux refuges pour les espèces, au cœur des cultures ».

Pourquoi suivez-vous cette démarche ?

« En termes de surface, les agriculteurs sont les premiers gestionnaires d'espaces naturels. Chacune de nos pratiques a un impact direct sur la biodiversité. Cela implique une grande responsabilité. Une fois que l'on prend conscience de la richesse des espèces présentes sur la ferme, on réalise que l'on doit la préserver. Je suis convaincu que s'il y a de bonnes interactions entre toutes les espèces, on obtient un milieu résilient qui s'autorégule et se développe sainement ».

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